Le Blog Baby Geek
Un nouveau phénomène est mis en lumière : le burn-out parental
Le quoi ? Vous l’avez peut-être déjà entendu c’est normal, car c’est un phénomène qui a été constaté depuis plus de trente ans mais qui a vraiment fait surface ces 15 dernières années : attention le burn out parental est parmi nous !
Mais alors qu’est-ce qui se cache derrière cet anglicisme à faire froid dans le dos ?
C’est l’appellation que l’on donne aux parents qui sont soumis à une très forte pression face à leur rythme parental qui peut les pousser à l’épuisement physique et moral. Un sentiment de culpabilité énorme pour couronner le tout.
Je m’explique : les enfants vous en demandent trop, vous courrez partout pour les activités extra-scolaires de vos enfants, le mercredi est votre jour noir de la semaine et vous trouvez que vous n’en faites pas encore assez ?
Pas de doute, vous êtes surement en burn out parental.
Mais ce phénomène est surtout accentué par une pression sociale toujours plus forte du parent le plus parfait. En regardant les réseaux sociaux, on se rend compte que c’est la course au parent idéal. Qui sera le meilleur ? Le plus cool, celui qui fait faire le plus d’activités à ses enfants, qui a le rythme le plus sain etc ?
L’image de la parentalité est « forcément épanouissante, heureuse et positive » et peut mener à une forte culpabilité des parents en difficultés ou soumis à un épuisement chronique.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas un phénomène à prendre à la légère pour autant, et de nombreuses recherches sont là pour nous l’expliquer.
Notamment deux docteures en psychologie : Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak qui ont récemment publié un livre à l’issue de leurs études sur le phénomène : Le burn out parental, l’éviter et s’en sortir.
Elles ont réalisé 6 études terrain, auprès d’un échantillon de 3000 personnes en s’appuyant également sur leurs propres expériences personnelles pour comprendre ce phénomène et l’expliquer.
Elles ont soulevé que ce problème touche les deux parents à part égale, contrairement aux idées reçues cela n’arrive pas qu’aux mères, mais également que cela n’arrive pas forcément à la naissance du 1er enfant, mais peut survenir au 2ème ou même encore à la naissance du 3ème enfant.
De plus, elles ont remarqué que cela touchait un certain profil d’individu : en général très perfectionnistes et exigeants envers eux-mêmes et n’ont donc pas le recul nécessaire pour gérer cette accumulation de stress.
Beaucoup de parents ressentent donc, plus ou moins à forte intensité, ce sentiment accompagné par celui de la honte, n’osant pas en parler à leurs proches de peur d’être incompris ou pire mal jugés.
Les deux chercheuses ont décrit le burn out parental comme insidieux et progressif et ont dégagé les 4 phases suivantes :
1. Phase burn in : le parent essaie d’être le plus parfait possible, surinvestissement et négligence de soi
2. Phase frustration : le parent est torturé entre devoir parental et besoin personnel
3. Phase perte d’énergie : le parent est soumis à un épuisement physique et psychologique profond, peut survenir des malaises…
4. Burn out : le parent a le sentiment de n’avoir le contrôle sur rien… irritabilité, nervosité, sentiment d’impuissance, renonciation et distance affective, envie de tout quitter, fuite pour certains parents…
La liste n’est pas exhaustive et se transcrit différemment pour chacun.
Alors on est fichus ?
La réponse est NON.
Le burn out parental n’est pas une fatalité et peut être évité et on vous explique comment grâce à ces professionnels.
Deux aspects fondamentaux sont à prendre en compte :
Deuil du parent parfait
La première chose à faire est d’abandonner cette image de la parentalité idéale, celle-ci n’est qu’un mythe contemporain et chacun est différent. Il faut apprendre à gérer ses émotions par la relaxation ou la méditation, des exercices simples existent et sont facilement réalisables à la maison ! Ainsi, il est essentiel de se dégager des émotions négatives et d’améliorer la relation avec l’enfant. L’objectif est d’installer un cadre parental réaliste, en faisant balance entre les facteurs de stress et les facteurs protecteurs que représentent une relation épanouissante et les petits bonheurs quotidiens.
Complicité co-parentale
Il est essentiel que les deux parents s’entendent sur l’éducation qu’ils donnent à leur enfant, et comment ils coopèrent dans leur rôle parental. La reconnaissance et validation de l’un et l’autre en tant que parent est également primordiale, afin de donner de la légitimité et du soutien au partenaire dans l’éducation de l’enfant.
Mais il existe aussi d’autres astuces pour éviter ce burn out comme :
Etre à l’écoute : l’entourage mais aussi le ou la conjoint(e) doit s’investir et se préoccuper de cette détresse, être une oreille attentive, que le parent puisse décharger son mal-être.
Ne pas hésiter à confier la garde des enfants pour quelques heures ou quelques jours : les confier à de la famille, des amis, nounous, baby-sitters… pour se reposer et recharger les batteries, mais aussi prendre du temps pour soi (activité solitaire, en couple ou entre amis…).
Oser demander de l’aide extérieure : à un médecin traitant (par exemple) qui saura vous conseiller et vous rediriger vers un psychologue s’il juge cela nécessaire.
Si vous avez un doute sur votre état, sachez que les deux chercheuses ont également développé une application mobile, appelée « Dr Mood, l’appli qui vous fait du bien », qui recense une vingtaine de questions qui permettent d’établir un diagnostic sur les risques (faible, modéré ou élevé) d’être en situation d’épuisement parental.
Retrouvez plus d’informations sur leur site dédié : https://www.dr-mood.com/.
Petit bonus, nous vous proposons également de découvrir l’article du blogueur Papa Positive qui met en lien deux vidéos pour réaliser des exercices pour la cohérence cardiaque et la méditation : http://papapositive.fr/parents-2-ressources-prendre-soin-de-soi-afin-de-ne-craquer/
N’hésitez pas à cliquer, cela vaut le coup d’essayer !
Vous pouvez aussi découvrir le site Parents épuisés qui propose des kits de survie et donne des astuces, idées et solutions pour gérer les situations avec les enfants qui demandent de l’organisation en amont :
Relativisons, le burn out a une fin.
Vous l’aurez compris cet article est un message d’espoir.
L’espoir pour nous dire à tous que nous sommes différents, qu’il faut savoir prendre du recul sur les choses et ne pas se laisser aller à la pression sociale qui peut nous tarauder et nous faire douter.
La difficulté est humaine et le plus important est de communiquer, des solutions sont à portée de main. La première guérison est le savoir qui peut prévenir des risques et complications.
Sources :
http://www.slate.fr/story/134711/education-norme-burn-out
http://plus.lapresse.ca/screens/00a1f850-535f-4953-a90c-00711aff234c%7C_0.html
https://www.letemps.ch/societe/2017/01/19/burn-out-touche-parents
http://dailyscience.be/2017/02/10/le-burn-out-parental-nest-pas-une-fatalite/
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